Une des choses les plus fascinantes que je ne cesse de découvrir et d’approfondir en travaillant avec les femmes, c’est le pouvoir *très* spécifique qui prend forme quand on vient ensemble, se regroupe et se retrouve, avec l’intention de devenir de plus en plus conscientes de qui l’on est.

Une femme seule est limitée, une femme isolée jamais ne peut se voir complètement.

Ça m’a pris du temps à toucher cette médecine que les femmes se donnent, quand toute ma vie la relation aux femmes était plutôt distante, méfiante, à toujours évaluer inconsciemment ce qu’elles allaient prendre de moi, comment on allait se soutirer l’une de l’autre.

Parce que sous la façade, quand une femme ne se connaît pas, n’est pas assise dans les racines de son pouvoir inné, qu’elle ne se sait pas à son essence et dans sa nature propre, il y a toujours une insécurité que son territoire, ce qu’elle porte, soit écrasé, volé ou consumé.

La nature de la femme, bien qu’elle soit naturellement nourrissante, bienveillante, accueillante et de compassion, est aussi cruelle et impitoyable.

Comme une mammifère, par instinct, territoriale, on cherche à frayer notre chemin à travers la jungle de la vie, et sans nos racines, on navigue avec plus d’incertitude, constamment à renégocier nos frontières, notre espace, tout ce qui, dans le subtil des échanges, cherche à entrer en relation avec nous.

De faire confiance au féminin dans sa profondeur, en moi d’abord et autour de moi, à été un voyage à travers une terre depuis longtemps oubliée.

À travers les cercles de lune, communauté de femmes et ce chemin de guérison à laquelle je me dédie depuis plus d’une dizaine d’années – tout – est une grande réconciliation avec le Féminin :

…l’énergie féminine, qui est tout sauf ce que j’aurais pu imaginer. Le pouvoir de la femme, qui nous est inconnu. La réalité que nous vivons, cachée. L’obsession et à la fois la peur de l’énergie sexuelle. Ce que c’est que « d’avoir un vagin ». Que d’apprendre à laisser pulser l’utérus/womb au rythme naturel de l’intelligence de la vie, au-delà du contrôle. Et surtout, d’écouter cette voix en dessous, dans les zones d’ombre et la nature primale, qui parle un autre langage, vibre à une autre fréquence que le mental.

J’ai toujours délibérément voulu grandir en pouvoir, bien que tout en moi a toujours tremblé devant le désir profond que je portais. Et pendant longtemps, j’ai fait cavalière seule, sans réelle communauté de femmes, avec quelques relations ici et là.

La vie m’a rapidement fait comprendre que si je voulais étudier et me connaître en profondeur, aller plus loin dans l’intégration de mon expérience humaine, de ma féminité et tout ce qu’il y a d’occulte et sacré dans cette vie, ça devait passer par la réalité et le support du miroir que les femmes se donnent entre elles lorsqu’elles choisissent de descendre en elles-mêmes.

Pourquoi ? Parce qu’en vivant à la surface, identifiée à notre identité / personnalité artificielle, nous vivons éloignées de nous-même et donc l’une de l’autre. En apprenant à venir ensemble dans les espaces plus honnêtes, sans filtres et sensibles de notre monde intérieur, à descendre plus profondément en soi, alors progressivement une autre dimension devient accessible, nous rapprochant intimement dans ce qu’on vit, autant dans la blessure que le pouvoir qui nous habite tout au fond de nous.

Plus on s’abandonne et lâche le contrôle du mental, plus l’énergie féminine fusionne pour former toutes ensemble « un corps » de femme, passant par différents canaux pour chacune exprimer un visage de la réalité du féminin.

Chaque cercle, unique, m’apprend dans son petit voyage propre à lui, un peu plus cette science vaste du Womb, comme une École pour comprendre, sous le couvert de notre modernité, le berceau de notre humanité, à travers le visage d’une réalité qui évolue avec le temps.

La plus puissante médecine que les femmes peuvent s’offrir est de descendre, parler et écouter le langage intemporel du féminin, comme un profond expire venant de la  Terre, que chacune permet en donnant de soi.

Entre les mots et le silence, le subtil et le cru, le temps et l’espace, un tissage de guérison féminine vient naturellement nourrir en retour chaque cœur et chaque womb, au plus intime de notre karma.

Chaque fois, je témoigne du miroir que l’une donne à l’autre. Comment chaque femme se reconnaît en l’autre. Comment elle ou elle dit les mots qu’on ne saurait nommer. Qu’au bout du compte, l’expérience de chacune relie celle de l’autre pour aller un peu plus loin dans notre conscience.

Ensemble, nous créons des spirales de guérison, pour nous permettre d’amener une lumière dans les zones inconnues de soi, où seule il nous prendrait mille ans pour y arriver.

Ces spirales sont faites pour digérer et intégrer notre vie, notre passé afin d’en ressortir, une fois le processus complété, avec plus d’espace en soi pour mieux manifester et créer. Chaque femme a son histoire, mais nous venons toutes en quelque sorte à la source d’une même femme originelle, dans la mémoire profonde de notre être.

Revenir ensemble, en toute simplicité, permet de se souvenir, dans l’expérience directe de notre réalité, sans jugement du chemin parcouru, comment être guidée par Elle de l’intérieur vers notre essence oubliée.

Rachelle ~ 🌹

Rachelle Menard
Rachelle